Personne disparue : que faire ?
Chaque année en France, environ 60 000 personnes disparaissent sans laisser de trace. Parmi elles, 42 000 mineurs et 18 000 majeurs.
Les autorités compétentes (gendarmerie et police nationale) ne peuvent intervenir que dans deux cas : si la personne disparue est mineure ou si la disparition est jugée inquiétante. A noter que les réseaux sociaux et les recherches en ligne peuvent faciliter les recherches. Malheureusement, cette aide ne remplace pas toujours le travail d’un professionnel de l’investigation.
Que considère-t-on comme disparition ?
Lorsqu’une personne devient introuvable, on parle de « disparition » :
- Dans certaines situations, une personne peut décider de disparaître volontairement, comme lors d’une fugue. Les motivations derrière un tel acte varient, et peuvent être dues à des mauvaises fréquentations, des problèmes personnels, familiaux ou de relations.
- À l’opposé, une disparition peut être causée par une tierce personne (connue ou non) durant un kidnapping ou un enlèvement liés à de mauvaises fréquentations ou à un . Dans certains cas, la victime est retenue pour obtenir une rançon ou exercer une pression sur la famille.
Plusieurs cas de disparition ont retenu l’attention des médias ces dernières années. En août 2017, la jeune Maëlys, âgée de 9 ans, a disparu lors d’un mariage en Isère. Les médias se sont mobilisés, relayant les témoignages, les recherches policières et les avancées de l’enquête.
Plus récemment, en 2023, c’est le petit Emile, âgé de 2 ans et demi, qui est au cœur d’une affaire similaire. Sa disparition a également été largement médiatisée, suscitant une mobilisation sans précédent.
Dans le cas de personnes majeures, Leslie et Kevin, 22 et 21 ans, ont disparus à Praheck (Deux-Sèvres), dans la nuit du 25 au 26 novembre 2022. Cette disparition a fait grand bruit dans les médias, dont l’issue a malheureusement été dramatique.
La disparition est-elle inquiétante ?
La liberté d’aller et de venir, consacrée par l’article 4 de la Déclaration des Droits de l’Homme de 1789, permet en France de disparaître sans laisser de traces : « la liberté consiste à faire tout ce qui ne nuit pas à autrui ». Il n’est possible de faire appel aux autorités compétentes (police ou gendarmerie) que dans deux situations : la personne disparue est mineure ou la disparition est inquiétante. Mais quand parle-t-on de disparition inquiétante ?
Plusieurs signaux d’alarme sont à prendre en compte :
- un départ précipité sans affaires personnelles ;
- une personne vulnérable du fait de son âge ou d’une maladie ;
- l’absence soudaine de contacts habituels avec l’entourage ;
- ou encore la découverte d’une lettre de suicide etc.
Ces éléments sont autant d’indices pouvant justifier l’ouverture d’une enquête. Notons que celle-ci est automatique pour un majeur protégé, sous tutelle ou curatelle.
Face à un refus des forces de l’ordre d’enregistrer un signalement pour disparition inquiétante, il est possible de saisir le procureur de la République, bien que cette démarche ne soit pas la plus rapide.
Cas d’une disparition inquiétante
Signaler la disparition
La première étape cruciale dans la recherche d’une personne disparue consiste à effectuer un signalement auprès des autorités compétentes telles que la police ou la gendarmerie. Celles-ci évalueront la gravité de la situation et inscriront, si nécessaire, la personne disparue au fichier des personnes recherchées (FPR), consultable par les pays membres de l’espace Schengen.
Enquêtes administratives et judiciaires
Suite au signalement, deux types d’enquêtes pourront être lancées. D’une part, l’enquête administrative, qui implique la vérification des transactions bancaires, l’analyse des communications téléphoniques et l’audition de témoins. D’autre part, l’enquête judiciaire, qui sera ouverte en cas de soupçons sérieux (séquestration, enlèvement…), sous la coordination d’un magistrat.
Délais et procédures légales
Si au bout d’un an la personne disparue n’a pas été retrouvée, les autorités émettront un « certificat de vaines recherches », utile pour effectuer certaines démarches administratives. Après une période totale de 11 ans, la déclaration d’absence pourra être demandée, conformément à l’article 122 du Code Civil, entraînant l’ouverture de la succession.
Cas d’une disparition à l’étranger
Lorsqu’une personne disparaît à l’étranger, la marche à suivre varie aussi selon le caractère inquiétant ou non de la disparition.
Si la situation est préoccupante, la première étape consiste à contacter le ministère des Affaires Étrangères. Ce dernier prendra en charge la communication avec les autorités locales du pays concerné et émettra un avis de recherche. Parallèlement, il est essentiel de se rapprocher des forces de police ou de gendarmerie françaises pour ouvrir une enquête sur le territoire national. La suite de la procédure s’aligne sur celle d’une disparition inquiétante en France, incluant éventuellement une enquête administrative et la délivrance d’un certificat de vaines recherches.
Dans le cas d’une disparition sans caractère inquiétant, le processus ressemble à celui d’une disparition sur le sol français. Aucune enquête officielle ne sera mise en œuvre.
Recourir à un détective privé
Tout d’abord, il convient de souligner que les détectives privés interviennent en complément des recherches menées par la police et la gendarmerie. Leur action se précise lorsque les forces de l’ordre n’ont pas encore obtenu de résultats probants, ou bien lorsque la disparition ne revêt pas un caractère inquiétant.
Dans le cas d’une disparition jugée inquiétante, la priorité revient aux forces de l’ordre. Il est donc indispensable d’attendre que les autorités aient effectué leurs investigations avant de solliciter les services d’un détective privé. Cette complémentarité permet d’aborder la situation sous différentes perspectives et d’explorer tous les aspects de l’enquête.
En revanche, pour toute autre disparition (pas de critères inquiétants), faire appel à un détective privé le plus rapidement possible peut être déterminant. Grâce à leur expertise, ces professionnels offrent des pistes de recherche complémentaires et spécifiques, en s’appuyant sur leur propre réseau et leurs ressources adaptées.
En optant pour un agent de recherches privées, vous vous donnez les moyens de poursuivre activement les recherches, et ainsi, de maintenir l’espoir de retrouver votre proche disparu. Bien que la quête puisse parfois être ardue, l’adage le rappelle : « Nous ne devrions jamais cesser de chercher nos êtres chers disparus, car même si nous ne les trouvons pas, ils continuent de vivre à travers nos souvenirs, notre amour et notre espoir. »