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Enfant fugueur : que faire ?

Enfant fugueur : que faire ?

Chaque année, la France est confrontée à un phénomène inquiétant : environ 45 000 fugues d’enfants sont signalées selon le Fichier des personnes recherchées. Pourquoi ces jeunes fuient-ils leur domicile ? Comment anticiper et prévenir ces agissements ? Et surtout, que faire lorsque l’on est confronté à un tel scénario ?

La fugue au travers de la loi

La fugue d’un enfant se caractérise par le départ volontaire de son domicile familial ou lieu d’habitation sans avertir ses parents ou son responsable légal. Approximativement 5% de ces fugues prennent un tournant inquiétant et engendrent des disparitions.

Notons que la fugue n’est plus incriminée depuis 1935. Toutefois, l’obligation parentale d’être informé de l’intention de l’enfant de quitter son domicile demeure. L’article 371-3 du Code Civil fait écho à cette règle en précisant que “L’enfant ne peut, sans permission des père et mère, quitter la maison familiale et il ne peut en être retiré que dans les cas de nécessité que détermine la loi.”.

En outre, les parents endossent la responsabilité des actes de leurs enfants ainsi que des dommages causés par ces derniers, comme le souligne l’alinéa 4 de l’article 371-3. “Le père et la mère, en tant qu’ils exercent l’autorité parentale, sont solidairement responsables du dommage causé par leurs enfants mineurs habitant avec eux.”

Les causes d’une fugue

Plusieurs raisons peuvent pousser un enfant à fuir son environnement familial et social. Voici les principales causes à considérer.

  • Rupture familiale : Les séparations parentales représentent une source de détresse importante pour l’enfant. Cette instabilité affective peut conduire à l’adoption de comportements d’évasion tels que la fugue.
  • Violences intrafamiliales : Physiques, psychologiques ou même sexuelles, les violences au sein du foyer rendent le quotidien insupportable pour l’enfant. La fugue devient alors un moyen de se protéger et de sortir de cet enfermement.
  • Harcèlement scolaire ou en ligne : Les moqueries, les humiliations et les brimades entre pairs peuvent générer une détresse psychologique insurmontable. À bout de ressources, l’enfant fugue pour échapper à ces persécutions.
  • Maladie parentale : La découverte d’une maladie grave touchant l’un des parents peut bouleverser l’équilibre familial et affectif de l’enfant. La fugue apparaît alors comme une manière d’exprimer son désarroi et de fuir la réalité.
  • Phénomène de groupe : Influencé par des fréquentations douteuses ou un amour de jeunesse toxique, l’enfant décide de participer à une fugue collective. L’exemple du film “Moonrise Kingdom” de Wes Anderson illustre parfaitement cette situation où les deux protagonistes, Suzy et Sam, âgés de douze ans, tombent amoureux et s’enfuient ensemble.
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Les signes avant-coureurs d’une fugue

Aux âges de 12 à 14 ans, les adolescents sont particulièrement susceptibles de fuguer. Les parents et les éducateurs doivent être attentifs aux signes précurseurs afin d’identifier et de prévenir une éventuelle fugue.

Parmi ceux-ci, on retrouve les scarifications, qui témoignent souvent d’un mal-être profond et d’une volonté de rupture avec le quotidien. Les disputes fréquentes avec l’entourage, qu’il s’agisse des parents, des frères et sœurs ou des amis, sont également révélatrices d’un projet de fugue. La baisse soudaine des résultats scolaires doit également alerter, car elle peut signaler un désengagement de l’adolescent vis-à-vis de son environnement.

L’absentéisme scolaire est un autre indicateur important. S’il se produit en parallèle des signes précédemment cités, il prend une signification particulière et constitue un drapeau rouge annonçant potentiellement une future fugue.

Comment réagir face à une fugue ?

Contacter la famille et les proches

Si votre fille ou votre fils a fugué, vous devez d’abord mobiliser l’entourage. Pour ce faire, commencez par interroger les amis proches, les camarades de classe et les voisins. Ils peuvent détenir des renseignements précieux sur ses motivations, ses fréquentations ou son état d’esprit. N’oubliez pas d’informer et de consulter les membres de votre famille élargie : grands-parents, oncles, tantes et cousins.

Ensuite, concentrez-vous sur les lieux habituels de votre enfant. Interrogez le personnel de son établissement scolaire ou du centre aéré pour savoir s’ils ont remarqué un départ précipité ou inhabituel. Explorez les zones de loisirs et de détente qu’il fréquente régulièrement, comme les parcs, les terrains de sport ou les endroits populaires dans le quartier.

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Enfin, restez vigilants face aux échanges sur les réseaux sociaux. Les messages et les publications peuvent fournir des indices cruciaux sur son état d’esprit ou ses intentions. N’hésitez pas à consulter ses comptes personnels et à communiquer avec ses contacts en ligne.

Si la disparition devient inquiétante

Lorsqu’une fugue prend un tournant inquiétant, notamment avec des signes de détresse tels qu’une lettre d’adieu ou des marques de scarifications, il est crucial d’agir promptement pour assurer la sécurité de l’enfant.

Première étape : alerter les forces de l’ordre. N’hésitez pas à signaler la fugue et à fournir toutes les informations utiles : nom, âge, vêtements portés le jour de la disparition, etc. Une photographie récente doit aussi être fournie pour faciliter les recherches.

La police entre alors en action avec différentes mesures. L’audition des parents permet de recueillir les éléments nécessaires afin de retracer les derniers moments avant la disparition. Une attention particulière doit être portée aux détails, ainsi qu’aux circonstances entourant l’incident.

Une fois les informations obtenues, les forces de l’ordre peuvent vérifier tous les endroits possibles où l’enfant pourrait se trouver. Les hôpitaux, cliniques et bureaux de police sont systématiquement contactés pour signaler la disparition et retrouver l’enfant au plus vite.

Une visite domiciliaire peut être effectuée pour confirmer les faits et les informations relatives au mineur. Cette étape vise à garantir l’exactitude des informations fournies et à faciliter les recherches.

Faire intervenir un détective privé

Face à la disparition d’un enfant fugueur, les démarches auprès des autorités compétentes restent primordiales. Néanmoins, l’intervention d’un détective privé pourrait être une option complémentaire et efficace pour accélérer les recherches.

Le détective privé agit en parallèle de l’enquête officielle et collabore étroitement avec le commissariat de police concerné. Son expertise et sa discrétion garantissent un travail de qualité, optimisant les chances de retrouver votre enfant rapidement.

Le professionnel mène des investigations sur différents fronts : analyses des indices laissés par l’enfant, recherche de témoins et de complices potentiels, interrogations des amis et professeurs, exploration des lieux fréquentés. Les recueils de témoignages et les filatures sont également au cœur de sa mission.

L’enquêteur privé exploite aussi les nouvelles technologies pour accéder à d’éventuels traceurs numériques: réseaux sociaux, forums, messageries, etc. Cette démarche peut révéler des pistes cruciales concernant le départ de votre enfant et contribuer à le localiser.

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